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Orientation scolaire : comment accompagner son ado à la juste distance

  • Photo du rédacteur: Aude Goursaud
    Aude Goursaud
  • 23 juin
  • 4 min de lecture

L’orientation scolaire, ce grand mot qui revient comme un boomerang à chaque fin de trimestre, chaque choix de spécialité ou chaque passage de niveau. Et toi, parent, tu te retrouves souvent face à ton ado sans trop savoir comment l’aider. Tu lui demandes : "Tu veux faire quoi après le bac ?" Il hausse les épaules. Tu tentes : "Moi, à ta place, je ferais ci ou ça." Et tu sens que ça glisse, voire que ça agace.

Tu n’es pas là pour décider à sa place. Mais tu ne veux pas non plus rester passif. Alors, comment accompagner à la juste distance ?

Orientation scolaire accompagnement ado


Pression au lycée, pression à la maison : le combo perdant

Aujourd’hui, l’orientation au lycée ressemble parfois à une course contre la montre. On parle très tôt de spécialités, de stratégie Parcoursup, de débouchés, de taux de réussite. On met en garde : "Attention, c’est un choix décisif."


Les ados sentent cette pression monter. Et souvent, la maison devient le prolongement du stress, alors même qu’elle pourrait être un espace de respiration. Ce n’est pas volontaire, mais à force de poser la question "Tu sais toujours pas ce que tu veux faire ?", ou de suggérer des pistes comme on donne des conseils logiques, on finit par ajouter du poids au poids.


Les attentes invisibles : quand le silence pèse plus que les mots

Même sans en parler tout le temps, les ados captent tes attentes. Ils sentent si tu valorises certaines filières plus que d’autres. Ils entendent quand tu dis à ton voisin que "la voie générale, c’est mieux quand même". Ils voient ton inquiétude quand ils parlent de pause, de bifurcation, ou de CAP.


Le souci, c’est qu’ils peuvent alors :

  • se refermer,

  • donner une réponse au hasard juste pour te rassurer,

  • ou ne plus oser explorer librement.


Ce qu’ils cherchent ? Un espace où ils peuvent tâtonner sans avoir à performer. Où ils peuvent dire "je ne sais pas" sans être sommés de trouver tout de suite.


Accompagner, ce n’est ni guider ni lâcher

Accompagner à la juste distance, c’est un art. C’est accepter d’être là sans être sur leur dos. C’est poser des questions sans attendre une réponse immédiate. C’est partager ton ressenti sans imposer ton point de vue.


Quelques clés utiles :

  • Remplacer "Tu veux faire quoi plus tard ?" par "Qu’est-ce qui t’intrigue en ce moment ?"

  • Valoriser les qualités que tu observes chez lui ou elle, au lieu de parler de métiers directement

  • Ne pas chercher une voie "sûre", mais une voie qui fait sens pour lui

  • Encourager les rencontres, les stages, les découvertes… sans objectif immédiat de validation


Accepter que son enfant prenne une autre route

Accompagner, c’est aussi, parfois, faire le deuil de ce qu’on avait projeté pour son enfant. C’est dur. C’est même parfois violent. Une mère m’a confié récemment : "Le plus difficile, c’est de me rendre compte qu’il ne prend pas du tout la voie que j’avais imaginée pour lui."

Et pourtant, c’est là que le lien s’élargit. Quand tu choisis d’aimer ton enfant pour ce qu’il est, pas pour ce que tu aurais voulu qu’il devienne. Quand tu fais le choix de la confiance plutôt que du contrôle.

L’orientation devient alors un espace de différenciation, pas de déception.


Quand le lien parent-enfant devient trop chargé

Même avec la meilleure volonté, tu restes un parent, et ton regard est chargé d’affect. C’est normal. Et parfois, l’ado a besoin de s’éloigner un peu de ce cadre pour pouvoir se penser autrement.

C’est là qu’un tiers neutre, formé, bienveillant peut faire une vraie différence. Pas pour apporter des réponses toutes faites, mais pour ouvrir un espace d’exploration, poser d’autres questions, mettre en lumière ce qui anime vraiment le jeune.

L’idée, ce n’est pas de prendre ta place, mais d’aider ton enfant à se l’approprier.


Et si on arrêtait de chercher LE bon choix ?

On a tellement enfermé l’orientation dans une logique de rentabilité, de réussite, de certitudes… qu’on en oublie que c’est un chemin évolutif. Faire un choix à 16 ou 17 ans, ce n’est pas s’engager à vie. C’est poser une première pierre.

Il y aura des virages. Il y aura des ajustements. Il y aura peut-être des détours, des pauses, des redirections. Et c’est sain.

Ce qui compte, ce n’est pas de choisir LA bonne voie, mais d’apprendre à se connaître, à faire des choix en conscience, à rebondir.

Et ça, c’est un super terrain d’apprentissage… pour ton ado, et pour toi aussi.


En résumé :

  • Tu n’as pas à porter seul la charge mentale de l’orientation.

  • L’essentiel, c’est la posture : présent, soutenant, mais pas pressant.

  • Ton ado a besoin d’un cadre sécurisant pour chercher en liberté.

  • Tu peux être un allié, sans être un guide absolu.

  • Accompagner, c’est parfois aussi accepter que l’histoire rêvée ne soit pas la leur.


La bonne distance, c’est celle qui permet à ton enfant de se découvrir à son rythme, et à toi d’être là sans t’oublier.

Et si accompagner, c’était surtout… faire confiance ?

 
 
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